dimanche 2 janvier 2011

# 31 : Caprica

Saison 1
18 épisodes


> spoilers mineurs pour la saison <

Les Douze Colonies, 58 ans avant leur destruction par les Cylons, se trouvent être une société proche de la nôtre. Sur Caprica, la plus riche des douze planètes, un évènement tragique rapprochent les familles Graystone et Adama. Daniel Graystone est un brillant ingénieur tentant de créer le premier robot "vivant" : un Cybernetic Life-form Node alliant corps mécanique et intelligence interficielle ; tandis que Joseph Adama est un avocat d'origine tauron et père de Bill Adama, le futur commandant du Galactica. Le destin tragique de l'humanité est alors enclenché quand la première personnalité digitale est insérée dans le premier Cylon. Pour reprendre l'expression lue sur Internet, Caprica est "la tragédie grecque postmoderne d'une société condamnée".

Préquel (œuvre réalisée après une œuvre donnée, mais dont l'action se déroule avant du point de vue de l'univers de fiction) d'un chef d'oeuvre de space-opéra, Caprica se contente-t-elle de copier sa mère Battlestar Galactica, ou est-t-elle une réinvention de l'univers ?
(Chuck) Réinvention sans hésiter. C'est un drama, alors que BSG était un space opera. Le côté futuriste vient bien des Graystone, ce qui contraste avec les Adama qui sont des immigrés tauron, avec de mauvaise fréquentation (le ha'la'ta, sorte de mafia tauron). Toute cette culture est nouvelle pour nous, car très peu montrée dans BSG, on y parlait surtout de la ville de Caprica. Mais nous ne sommes pas pour autant perdu parce qu'on y retrouve la fraternité avec Joseph et Sam dans Caprica, à l'instar de Lee et Zak dans Battlestar Galactica.
(Jacob) Je pense aussi une réinvention dans le sens où il donne un autre style à la série : on quitte les vaisseaux et les batailles spatiales. Mise à part l'avancée technologique, le monde des Douze Colonies ressemble plus à notre monde, dans les années 60. Par exemple les Adama portent tous des costumes sombres typiques, des longs manteaux, des gants et des chapeaux. Ils conduisent des vieilles voitures et leur environnement (quartiers, appartements ...) est dans un style ancien. D'un autre côté, les Greystone sont très chics, modernes. Leur maison est spacieuse et lumineuse, gardé par un robot nommé Serge et équipé d'un laboratoire ! Le contraste m'a choqué au début mais il représente bien le monde des Douze Colonies, entre passé et futur.

Caprica fut diffusé pour la première fois moins de 15 jours après la fin de Battlestar et ensuite interrompu au 9ème épisode ; cette coupure de 7 mois a-t-elle bénéficié à la série ?
(Jacob) On est d'accord sur une chose : les hiatus n'ont jamais été une bonne chose. Pour moi ça a tué la série, comme c'est souvent le cas. Et ça montre surtout qu'ils n'ont pas soutenu leur série comme ils auraient du.
(Chuck) Oh oui vraiment idiot ça : ils stoppent la série après 9 épisodes, puis pas de réponse, on nous annonce janvier 2011 et du jour au lendemain, en catastrophe, Syfy la ramène fin octobre avec presque aucune promo pour prévenir les fans du retour en avance ! C'est sûr que là, on le voyait bien qu'il voulait se débarrasser de la série.
(Jacob) Pour moi le potentiel énorme de la série a été gâcher par SyFy, incapable de gérer et promouvoir ses productions mais aussi par leur avidité, voulant un retour d'investissement immédiat pour la franchise qu'ils ont lancé. Pourtant la qualité du récit n'en a pas souffert. La coupure marque le passage entre deux intrigues distinctes : la naissance du premier cylon et la lutte pour le monopole de la technologie de Zoé. Et toujours en fond une sorte de guerre de religion avec la naissance du monothéisme.


Le final aura-t-il servi de conclusion malgré l'annulation inattendue ?
(Chuck) Vraiment exceptionnel, un des meilleur épisode ! Il conclue à la fois la série de manière correcte et satisfaisante et il nous laisse entrevoir l'avenir avec le "The shape of things to come" : ces cinq dernières minutes sont épiques.
(Jacob) J'ai également adoré : un épisode vraiment intense, qui conclut parfaitement les intrigues lancées. L'épilogue nous permet d'apercevoir ce qu'aurait pu être la suite de la série : les Cylons vus comme des héros et intégrés à la société ...

Que retient-on donc de ces 18 épisodes ?
(Jacob) Pour moi, cette saison 1 était l'ébauche d'une série qui aurait pu marquer l'univers Battlestar. Les enjeux du récit étaient primordiales: la naissance du monothéisme et son approche moderne, le "dilemme éthique" (selon les mots du créateur) de l'intégration des Cylons dans la société, l'opportunité de vie éternelle pour surmonter la mort grâce au programme de Zoé et au monde virtuel ... C'était la genèse d'une bonne partie de la mythologie développée dans Battlestar !
(Chuck) La série n'est pas exempte de défauts mais ils sont su nous montrer 58 ans avant ce que l'on connaissait, nous montrer comment cette société a pu en arriver à sa chute, sous fond de drama familial et de guerre de religion. Ce n'était que le début d'une longue aventure, d'une société en déclin qui s'est achevé prématurément, par la faute de Syfy.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire